Fred Weis : « Tanjevic, il m’insultait tous les jours »
Frédéric Weis s’est complètement dévoilé au Populaire dans une interview très touchante et passionnante.
Dans une très longue et passionnante interview accordée au quotidien, Le Populaire du Centre, Fred Weis est revenu sur son parcours de basketteur professionnel. S’il est connu pour sa (très grande) taille et son passage à Limoges et en équipe de France notamment, l’ancien pivot des Bleus a dévoilé une partie de sa vie privée bouleversante et surprenante.
Extraits choisis d’une interview à retrouver en partie ici et en intégralité dans l’édition papier d’hier :
« Je ne voulais pas faire de basket. Et puis, c’était difficile pour moi de rêver de faire une carrière en sport. »
« En fait quand Limoges est venu me chercher en me disant : ‘Tiens t’as ton contrat, tu peux signer là’, je me suis alors dis que je peux essayer de gagner un peu d’argent et qu’après, je retournerai en Lorraine, pour être chomeur comme tout le monde (rires). »
UPDATE : « On a détecté qu’il était autiste à l’âge de trois ans. Je ne voulais pas le croire. C’est très mal passé. Déjà, j’ai commencé par essayer de me battre avec moi-même pour tenter de l’assumer. »
« J’ai beaucoup bu moi qui ne buvais jamais d’alcool. À cette période, j’ai commencé à faire le plus de conneries possible. Je me suis fâché avec Bilbao parce qu’en fait je n’y arrivais plus, je n’avais plus envie de jouer. C’est là que j’ai pris beaucoup de poids aussi. J’ai pété les plombs, J’étais en pleine dépression, je prenais des cachets qui m’ont fait prendre presque 40 kilos. »
« Je reviens vraiment de loin. En gros, j’ai pris une grosse dose de cachets parce que je ne voulais plus être là. Je l’ai fait deux fois. Je me suis réveillé en voiture, j’avais plein de bouffe à côté de moi, sauf que je ne me rappelais pas être allé en acheter. Moi je trouve ça marrant avec le recul. Mais ça fait peur. En fait je pensais prendre des somnifères et moi j’avais pris des hypnotiques, et ça sert à rien. Enfin… si : j’ai dormi pendant 20 heures. »
« Au bout d’un moment, je me suis dit que ça ne servait à rien de vouloir se détruire et qu’il fallait essayer d’avancer. » Sa femme a été là. « Petit à petit, la vie a repris le dessus. Je me suis dit que c’était un peu con à mon âge de complètement partir en vrille. Ma femme m’a beaucoup aidé. Heureusement qu’elle était là d’ailleurs. »
« Vince Carter, je ne pensais pas qu’un mec pouvait sauter autant. Sauter comme ça, c’est improbable. »
« Tanjevic, il m’insultait tous les jours. Tous les jours ! C’est pour ça que ça me fait rire maintenant quand j’entends les gars du CSP qui disent : “Oh là, là, il (Giannakis) nous parle pas toujours très bien”. Oui, mais il n’insulte pas, il crie. Or moi, Tanjevic criait en m’insultant. Et en plus, j’ai eu le malheur de lui dire que j’étais Italien d’origine et que je comprenais la langue. Donc il m’insultait tous les jours en italien ! Il y a même des fois, j’étais obligé d’appeler ma mère parce que je n’avais pas tout compris… C’était rock’n’roll Tanjevic. Quand je rentrais le soir, j’étais crevé. Pas de l’entraînement en lui-même, mais à force d’en prendre plein la gueule toute la journée et d’être super stressé. Parce que si je loupais un truc, c’était mort, il arrêtait tout et c’était moi qui prenais pendant cinq minutes. Mais c’est là où j’ai le plus progressé et où j’ai acquis le plus de confiance en moi. Parce que, que je sois bon ou mauvais, il me faisait jouer. »