Pierre Vincent : « Les cerveaux ne sont pas suffisamment irrigués »
Las de voir son équipe reproduire les mêmes équipes, le technicien villeurbannais a quand même retenu quelques points positifs.
Que retenir du match : avoir été à la lutte avec une équipe dure à battre chez elle ou cette nouvelle défaite ?
Les deux. On avait bien préparé le match, on savait quels choix ils allaient faire. On a fait des progrès par rapport au début de saison sur la maitrise de ce que l’on fait, en particulier sur les changements défensifs. On les avait fait plier, c’était propre, juste. Défensivement, on a été un peu plus en difficulté. Après dès qu’on est un peu fatigué tout ça on ne communique plus. On va là où le vent nous pousse. Après ils ont mis de l’impact dedans, ils sont forts. C’est des clients difficiles. Là où on a été le plus en difficulté c’est sur les pick and roll. On ne communique pas assez, on est très naïfs. De temps en temps, on va être assez bien et après ça part. On est au contact pendant tout le match et en trois attaques pam tu prends dix points. L’écart il est l Tu perds un ballon, t’en perds un second, alley-oop contre-attaque allez hop fais toi plaisir… Je ne sais pas dans quel monde on vit. Ah mais ils sont gentils, ils te disent oui oui… Le talent c’est d’apprendre. Alors certains apprennent et d’autres moins. Quand on fait une fois une connerie puis deux puis trois… ça fait beaucoup.
C’est récurrent et puis au moment où on plie, on plie tous ensemble. Léo doit être patron il ne l’est pas. Il perd des balles, il fait un mauvais match ce soir (hier). On a besoin d’un meneur de jeu qui rassure. C’est son rôle après ça n’est pas facile parce qu’il est jeune. Mais ça n’est pas une excuse. Il a des ambitions donc il faut y aller. Mais c’est tout le monde.
Vous avez encore souffert à l’intérieur…
Oui mais ça ça n’est pas une nouveauté. On sait que c’est un secteur faible pour nous. Mais on a quand même des ballons que l’on doit convertir à un contre zéro ou en un-contre-un. Mais on se donne la balle dans le pied, pas dans les mains. On rate le tir, on fait un passage en force. C’est notre niveau.
Avez-vous quand même l’impression d’avoir fait le match que vous deviez faire ?
Mais tous les matches que l’on fait, on est à peu près dans ce que l’on doit faire par séquence. Il y’a des choses très très biens, d’autres moyennes et d’autres très faibles. Là on leur laisse un peu moins de rebond mais on leur en laisse de grossiers. A un moment donné, on est quatre. On a la balle dans la main, la balle on la claque. Pour quoi faire ? Pour faire du bruit ? On descend, on ne l’a plus. C’est touts les matches pareils, c’est terrible. Au basket il ne faut pas sauter haut, il faut attraper la balle. Il ne faut pas faire d’alley-oop, il faut marquer des paniers. Ça n’est pas pareil. On est dans un monde où on se marche sur la tête. J’ai un discours de vieux con mais vous ne pouvez pas savoir à quel point c’est dramatique.
La valeur d’un point, qu’est-ce-que c’est la valeur d’un point ? Un jour ça rentrera. Avant la retraite j’espère.
Un point positif pour vous c’est la défaite de Roanne…
Je m’en fous des autres. Je suis concentré sur notre équipe, sur ce que l’on fait et tout ça. Cette équipe mérite mais l’on revient trop sur les mêmes erreurs. Mérite dans le travail, dans le management, elle se bat à la fin… C’est difficile. En plus ce soir (hier), il fait très très chaud et ils étaient cramés. Ils essayent, ils essayent mais après ça n’est plus oxygéné. On ne peut pas dire qu’ils ne combattent pas et qu’ils ne donnent pas ce qu’ils ont à donner. Après je pense qu’à un moment donné les cerveaux ne sont pas suffisamment irrigués et ça nous coûte cher. C’est la pression de la capitale.