Zoom sur l’équipe de Lituanie
La blessure potentielle de Javtokas, merci Gasol, inquiète un peu le staff, et on comprend pourquoi. Au delà de ça ?
Le Poste 1 semble clairement défini. Delininkaitis n’était pas au niveau. Kalnietis tient la maison, est très actif, et peut garder une vraie intensité des deux côtés du terrain pendant 25 à 30 minutes. En relais, quel luxe,Jasikevicius est toujours là. Et sur l’attaque du pick and roll, le vieux Saras, c’est de la science ! Sans porter autant le danger dans le drive qu’auparavant, sa capacité à ouvrir les angles de passe après les picks force le respect. Sacapacité à faire la différence sur le tir également. La doublette est un ton en dessous du duo Calderon/Rubio, mais ça reste du top niveau continental.
Sur le poste 2, Rimantas Kaukenas, de retour sous le maillot national, apporte ce qu’il apporte à Sienne : du liant dans le jeu, de la graisse dans les rouages. Excellent complément des meneurs de jeu dans la création. Pocius, dans un registre différent, a également son rôle à jouer, dans la continuité de son Mondial et de sa très bonne saison d’Euroleague.
Dans l’aile, Lukauskis a été très discret. Jasaitis, après une saison en demi-teinte, s’impose petit à petit comme starter confirmé. Présent dans tous les secteurs du jeu, Jasaitis ne gâche pas, crée, et sait prendre ses responsabilités.
Le secteur intérieur est, après l’Espagne et avec la France, dans un autre registre, d’une densité rare. Ksystof Lavrinovic n’était pas aligné ce soir. Son frère Darjus l’était, mais n’a pas fait rêver grand monde. Darius Songaila a eu droit au minimum et pourrait sortir du lot. Darjus est également pressenti comme partant potentiel, d’après la presse locale. Seulement, la blessure de Javtokas, clé de voute du jeu intérieur, pourrait bien tout remettre en cause.Petravicius et Jakunas, fidèles à eux-mêmes, ne font pas grand chose de génial, mais c’est dense, ca joue dur et c’est parfait en sortie de banc. Enfin, Jonas Valanciunas continue sa route : 19 d’éval en 17 minutes hier soir, avec une belle présence dans le moneytime. Sa présence, au départ pour récompenser sa progression et son CM u19, est aujourd’hui plus que légitime. Espérons qu’il ne soit pas trop touché psychologiquement par les comparaisons avec le profil de Chris Bosh sorties dans la presse US.
Et dans le jeu ?
La Lituanie a arraché une médaille de bronze l’an dernier au Mondial en se basant sur une défense solide et intelligente. Malgré une raquette solide et expérimentée, l’équipe a encore été dominée au rebond hier soir face à l’espagne, et peine toujours dans le jeu de transition défensif. Ces deux éléments sont bien sur liés.
La défense de zone, dont l’EdF se souvient surement, est de retour. Et plutôt bien. L’Espagne, pays réputé pour son adresse et son jeu en mouvement, peut en témoigner, avec un famélique 18% de loin.
L’option défensive prise sur les picks and roll –joueur intérieur à plat- n’a pas vraiment convaincu. Au contraire.
En attaque, fluidité et mobilité sont à l’ordre du jour. Les formes de jeu proposées par coach Kemzura vont dans ce sens, en accord avec le jeu « moderne » : Picks and roll, staggers, baseline exit (situations d’écrans pour joueurs sans ballon), tout y passe. Et proprement.
Enfin, si le jeu rapide semble se stabiliser, le jeu de transition offensive demande encore quelques réglages. Le cut final et le passage à 12 devraient stabiliser un peu l’ensemble.